Eugenie Bouchard à la recherche d’une étincelle à Montréal – TVA Sports

Elle a longtemps fait tourner les têtes, elle a fait vibrer les amateurs de tennis de partout sur la planète et elle a ouvert des portes au tennis canadien. 

Eugenie Bouchard n’est plus cinquième au monde et n’a pas atteint les quarts de finale d’un Grand Chelem depuis huit ans. La Montréalaise revient de loin.

«Genie» ne sera pas la vedette québécoise ou canadienne du tableau principal à l’Omnium Banque Nationale de Montréal, où elle n’a pas joué depuis 2018 (voir ses résultats à la maison ci-dessous). Elle sera toutefois à l’honneur cette fin de semaine dans sa ville natale.

«Ça fait bizarre [de la voir en qualifications]! admet la nouvelle directrice du tournoi montréalais, Valérie Tétreault, en entrevue au Journal. Je pense qu’Eugenie attire encore énormément les amateurs. Les gens ont hâte de la voir à l’œuvre. Ce sera un samedi de qualifications un peu plus spécial.»

Un record d’assistance pourrait même être battu lors des qualifications en raison de la présence de l’athlète de 29 ans. L’accès au site est gratuit lors de ce week-end familial et il n’en coûte que 15$ pour assister aux matchs. C’est de bon augure pour l’organisation qui espère franchir le cap des 200 000 billets vendus au cours de l’événement montréalais, un sommet jamais atteint pour une semaine féminine. 

Valérie Tétreault

Crédit photo : Photo Pierre-Paul Poulin, Le Journal de Montréal

Une première depuis 2010

Avec son 223e rang mondial, Bouchard est à la remorque des résultats de ses compatriotes. Ce sont Leylah Annie Fernandez, Bianca Andreescu et Rebecca Marino qui ont reçu un des laissez-passer pour le vrai tournoi. Si les deux premières n’avaient pas glissé au classement – Fernandez est 88e et Andreescu 44e –, elles auraient directement accédé au tableau principal, donnant la chance à Bouchard d’éviter l’étape précédente.

La dernière fois que l’ancienne finaliste à Wimbledon lors de sa saison de rêve en 2014 avait dû prendre part aux qualifications à Montréal, elle avait 16 ans. Ça fait 13 ans.

«Dans une carrière, tout le monde a des hauts et des bas. Je veux dire, Andy Murray joue des tournois Challengers et il en gagne, tant mieux pour lui! C’est naturel, d’une certaine façon», avait mentionné Bouchard au Journal après son élimination au premier tour qualificatif à Wimbledon il y a un mois.

«Mais bien sûr, ces grands moments, ça me manque…», avait-elle ajouté à la suite de son dernier match. 

Valérie Tétreault

Crédit photo : Photo Pierre-Paul Poulin, Le Journal de Montréal

L’étincelle de Montréal

Victime de blessures et absente des courts pendant 17 mois à la suite d’une opération à une épaule en 2021 et 2023, «Genie» aimerait retrouver sa place parmi l’élite mondiale. La remontée pourrait s’amorcer à Montréal.

«Des fois, ce n’est pas seulement une question de points, mais des sensations que tu peux aller chercher dans un match, avec la foule, qui t’amènent dans un état d’esprit afin de bien performer dans les semaines suivantes, explique Tétreault. C’est ce que je lui souhaite de tout cœur pour le week-end.»

Certains détracteurs ont reproché à Eugenie de passer plus de temps sur les réseaux sociaux que sur un terrain de tennis, un avis que Tétreault ne partage pas.

«Elle a eu une carrière en montagnes russes, mais elle est en train de démontrer à quel point, au final, elle joue parce qu’elle est passionnée par le tennis, parce qu’elle aime ça. Son souhait numéro un, c’est de retrouver sa place parmi l’élite mondiale», croit Tétreault.

«Elle aurait pu être orgueilleuse et dire: “Si je ne suis pas dans le tableau principal, je ne viens pas jouer”, ajoute la directrice. J’ai regardé sa story [sur Instagram] hier [mercredi] où elle voyait les terrains de l’avion. Je l’ai croisée ce matin [jeudi] et elle était tout sourire. Elle est excitée de pouvoir jouer devant sa famille et ses amis.» 

Valérie Tétreault

Crédit photo : Photo Pierre-Paul Poulin, Le Journal de Montréal

Déjà sur les courts

Quelques heures après avoir atterri à Montréal, Bouchard s’est entraînée jeudi après-midi au stade IGA. Énergique et concentrée, elle a échangé des balles avec la Canadienne Carol Zhao, qui a aussi obtenu un laissez-passer pour les qualifications.

Sous un ciel nuageux, Eugenie a également écouté les conseils de son entraîneuse australienne Rennae Stubbs. 

«Il faut reconnaître qu’elle a accepté de jouer les qualifications et ça démontre qu’elle est prête à faire ce qu’il faut pour retrouver une place qui est à la hauteur de son potentiel», souligne Tétreault.

La tâche ne sera pas facile pour Bouchard et les autres Canadiennes, Zhao et Katherine Sebov, puisque d’excellentes joueuses s’arracheront les huit dernières places du tableau principal. L’Italienne Camila Giorgi, championne à Montréal en 2021, sera de la partie, tout comme l’Américaine Sofia Kenin, sacrée aux Internationaux d’Australie en 2020.

– Avec Jessica Lapinski

Valérie Tétreault

Crédit photo : Photo Pierre-Paul Poulin, Le Journal de Montréal

Les parcours d’Eugenie Bouchard à Montréal

  • 2008: Perdu son premier match des qualifications (premier tournoi WTA de sa carrière)
  • 2010: Perdu son premier match des qualifications
  • 2012: Deuxième tour
  • 2014: Premier tour
  • 2016: Troisième tour
  • 2018: Premier tour
  • 2020: Annulé en raison de la COVID-19
  • 2021: Absente en raison d’une blessure
Valérie Tétreault

Crédit photo : Photo Pierre-Paul Poulin, Le Journal de Montréal

Sa saison 2023

  • 223e au monde
  • 9 victoires et 8 défaites 
  • 80 404$ en bourses

Sa carrière au sein de la WTA

  • 295 victoires et 223 défaites 
  • Meilleur classement: 5e mondiale
  • Nombre de titres en simple: 1 (à Nuremberg en 2014)
  • Nombre de titre en simple: 1 (à Nuremberg en 2014)a Kenin en 2019)
  • 7 fois finaliste en simple 
  • 4 fois finaliste en double 
  • 6 840 433$ en bourses
  • Championne junior à Wimbledon en double en 2011 et en simple en 2012
  • A représenté le Canada à la Coupe Fed en 2011, 2013-2015, 2018 et 2020, ainsi qu’aux Jeux olympiques de 2016 à Rio

Source: WTA